Il est souvent question dans ces pages de la disparition d'un auteur ayant travaillé pour le journal, qui nous a marqués, que nous apprécions, etc.
Bien souvent, celui qui m'appelait pour m'apprendre la triste nouvelle (ce fut le cas l'an dernier pour Mandryka, par exemple), c'était François Corteggiani.
Je n'aurais jamais imaginé qu'il s'en irait soudainement, le jour de son anniversaire (21 septembre, début de l'automne), à l'âge de 69 ans à peine, et que nous nous retrouverions tous à évoquer sa disparition... à lui... :-(
Je vais simplement reprendre plus loin le texte posté sur Facebook aujourd'hui.
Il y aura des hommages très nombreux, car Corteggiani était réellement le "monstre" de la BD populaire, qui avait connu à peu près tous les grands auteurs, avant d'en devenir un à son tour, et faisant participer un très grand nombre de dessinateurs à ses diverses créations ou reprises. Quand on pense qu'il reprenait depuis de nombreuses années le scénario de séries aussi célèbres que Jonathan Cartland, Guy Lefranc, Blueberry...
C'est dire à quel point il vient de laisser un grand vide.
Ci-contre : en 1993, à l'époque où Pif-Gadget cessait de paraître, François Corteggiani avait eu droit à un grand entretien, et la couverture, dans HOP! - revue créée et dirigée par un ancien du journal : Louis CANCE.
Voici la couverture de l'album paru.
Il y a 2 ans, il avait eu le plaisir d'éditer lui-même, dans un bel album, l'intégrale de sa série pour Pif-Gadget, Pastis (nous en avions fait la promo alors), qui était indirectement un hommage à son grand frère Jean-Pierre Corteggiani, archéologue. Ce dernier s'était éteint en début d'année.
Voici le lien pour parcourir l'article illustré (et le film de l'événement) à l'occasion de l'édition 2013 de son "Bistro-BD".
Ce jour-là, François fêtait aussi ses 60 ans :
http://mandrake-de-paris.blogspot.com/2014/03/bistro-bd-dedicaces-au-soleil.html
Il est tout de même troublant, pour ne pas dire plus, que l'auteur qui avait repris le scénario du Pif d'Arnal fasse exactement comme ce dernier, et "choisisse" de nous quitter précisément le jour de son anniversaire. Il aimerait certainement cette info paradoxale et la partagera à coup sûr avec son ami Mandryka, quand il le retrouvera.
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C'est complètement hallucinant...
(Ci-dessous, son 1000ème strip, hommage à Arnal :)
Les voici en 2013, à Paris, s'amusant comme des sales gosses, en fin de repas :
On reparlait de tout ça au téléphone il y a 2 semaines à peine. J'ai appris qu'il s'est éteint, assez brusquement, à la fin d'un beau repas et entouré de sa famille et ses amis, venus fêter son anniversaire. Je suis certain qu'il n'aurait pas imaginé son départ autrement, mais évidemment quelques décennies plus tard...
Ciao, l'ami François.
Jean-Luc Muller - 22-09-2022
http://bdzoom.com/182586/patrimoine/passion-bande-dessinee-hommage-a-francois-corteggiani%E2%80%89-premiere-partie/
http://bdzoom.com/182719/patrimoine/francois-corteggiani-passion-bande-dessinee%E2%80%89-seconde-partie/
Ci-dessus : François en 2015, fier de présenter l'affiche dessinée par son copain Mandryka.
Ci-dessous : montage-maison à partir d'une photo prise à la rédaction de Pif-Gadget à la fin des années 70. On y reconnaît Jacques KAMB (derrière l'enfant), le rédacteur Claude BARDAVID, André CHERET (au centre) et derrière lui, la tête qui dépasse est celle de François CORTEGGIANI :
Épuisés, après une longue journée, non-stop, de Bistro-BD en septembre 2013 :
François Corteggiani au travail sur un strip de Pif le chien, en 2012 :
Mais faute de pouvoir convaincre L'Huma (qui avait d'autres difficultés à gérer) ou un éditeur pointu, il avait décidé finalement de sortir ça lui-même, en pirate : ce sont les 200 premiers gags qu'il avait compilés (et ils étaient tous mis en couleurs, par son fils, car il faut savoir que les strips ne paraissaient, au début, qu'en noir et blanc, avant de passer à la couleur en cours de route).
Corteggiani se dessinait en 4e de couverture un peu comme il s'imaginait : en franc-tireur de la BD, sale gosse éditant ses petits strips au nez et à la barbe du grand patron, et à destination de son groupe d'aficionados... (Ce recueil est tellement "hors des clous" qu'on n'y dénichera aucune mention d'éditeur, dépôt légal, prix, nom de qui Que ce soit... Il en avait tiré 500 exemplaires, et je me demande s'il ne les avait pas tous vendus très rapidement d'ailleurs !)
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